Maurice

La cruauté au nom de la tradition

PARRAINER

Comme des milliers d’autres chaque année, Maurice devait être sacrifié sans étourdissement à l’occasion d’une fête religieuse. Mais grâce à un signalement et à la réactivité des gendarmes, Maurice a été sauvé. Il était malheureusement trop tard pour ses deux compagnons, cruellement abattus.

Nous avons été réquisitionnés par la gendarmerie pour prendre en charge le petit Maurice, complètement traumatisé.

Arrivé au refuge, sa peine immense nous a bouleversés : il ne cessait d’appeler sa famille et rien ne le consolait. Durant la période de quarantaine, nous tentions d’adoucir son désespoir, mais la présence humaine lui était difficile au début.

Pour lui, nous représentions la barbarie. Le pauvre était déboussolé et marqué à jamais par la scène qu’il avait endurée.

Nous l’avons alors présenté à Odin et Rose, deux petits cochons élevés par Papé, notre regretté vieux mouton. La magie a opéré aussitôt. Odin l’a pris sous son aile, comme un grand frère, reproduisant ce que Papé avait jadis fait pour lui. Grâce à cette complicité, Maurice a commencé à retrouver confiance.

Puis vint le moment tant attendu : les résultats de ses analyses. Maurice a enfin pu rejoindre le grand troupeau de moutons du refuge. Très vite, il s’est lié à des compagnons de son âge et, depuis, il ne les quitte plus.

Aujourd’hui, il profite de sa liberté retrouvée, d’une vie paisible et en sécurité, entouré d’amis. Aucune tradition, quelle qu’en soit l’origine, ne peut justifier la barbarie. Aucune culture, aucune croyance ne peut rendre la souffrance acceptable. La vie d’un être sensible ne devrait jamais être sacrifiée au nom d’un rituel.

Vidéo de Maurice dans le troupeau